Projet de loi « Industrie verte » : la réhabilitation des friches en marche

usine abandon

Par David DEHARBE, avocat gérant (Green Law Avocats)

Afin de pouvoir disposer de sites adaptés à l’accueil de nouvelles usines, tout en limitant l’artificialisation de zones naturelles, le projet de loi relatif à une industrie verte, présenté le 16 mai en Conseil des ministres consacre au chapitre IV de son titre 1er divers mesures encourageant la réhabilitation des friches industrielles (téléchargeable ci-dessous).

I. Améliorer la gestion des cessations d'activité et faciliter la libération des fonciers industriels


En son article 5, le projet de loi comporte plusieurs mesures destinées à accélérer et à faciliter le renouvellement et la réhabilitation du foncier industriel pour des sites arrivant en fin d’activité ou d’ores et déjà en cessation d’activité :

II. Renforcer l'action de l'État en cas de défaillance d'un exploitant et favoriser la réhabilitation des fonciers industriels


Dans la même perspective, l’article 6 du projet de loi vise à renforcer l’action de l’État en cas de défaillance d’entreprises et de renforcer les actions de mise en sécurité des sites en offrant de nouveaux leviers d’action lorsque l’exploitant ne s’est pas acquitté de ses obligations en matière de mise en sécurité du site :

III. Anticiper la procédure de compensation pour favoriser la bonne mise en oeuvre du dispositif « site clés en main »


Dans un souci de plus grande efficacité en matière de gestion foncière, l’article 7 propose des mesures pour favoriser la bonne mise en oeuvre du dispositif « sites clés en main ».

Pour mémoire, un site clé en main est un site, d’une taille minimale d’1 ha, pouvant recevoir des activités industrielles (dont activités de R & D associées) ou logistiques relevant, sauf exception, de la règlementation des ICPE, et pour lesquels les procédures relatives à l’urbanisme, l’archéologie préventive et l’environnement ont été anticipées afin de permettre l’instruction des autorisations nécessaires à l’implantation d’une nouvelle usine dans des délais fiables et maîtrisés (Cf. Gouvernement, Fiche technique « Qu’est ce q’un site industriel en main », Décembre 2020)

Aujourd’hui cette procédure est difficile à anticiper : la réglementation n’autorise que la mise en place de sites naturels de compensation (SNC) (articles D. 163-1 à D. 163-9 du code de l’environnement), qui doivent être mutualisés entre plusieurs projets.

Ce dispositif est dans les faits peu utilisé et perçu comme techniquement complexe par les porteurs de projet.

Ainsi l’article 7 du projet de loi entend faire émerger une véritable offre d’écosystèmes restaurés, par la mise en place de sites naturels de restauration et de renaturation (SNRR), en remplacement des SNC afin de permettre :


Pour une analyse plus approfondie du texte, nous renvoyons à l’article de Blandine ROLLAND « La loi « industrie verte » et les procédures de traitement des difficultés des entreprises ».